The Art Newspaper
2018
Martine Robert, « Un « frenchie » à la tête de la plus prestigieuse section de la foire », Les Echos, 6 mars 2018, p. 21 :
« Le marchand Christophe de Quénetain dirige la section antiquités. La partie la plus importante et réputée de la foire qui débute ce jeudi à Maastricht. Il y a une volonté de rajeunissement à la tête de la Tefaf et Christophe de Quénetain en profite. En juillet der- nier, à quarante-deux ans, il a été nommé membre du bureau exécutif et membre du conseil d’adminis- tration de cette fondation créée par les marchands pour organiser la Foire de Maastricht. Ce spécialiste en mobiliers et objets d’art des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles est le premier français à qui l’on confie ces responsabilités. « Je suis en charge de la section antiquités, celle sur laquelle la foire a bâti sa réputa- tion », se réjouit l’expert. Antiquaire depuis 2000, ce doc- teur en histoire de l’art, diplômé de l’Ecole Boulle, s’est fait remarquer des institutions par ses publications de qualité et son œil affiné : il a ainsi vendu des pièces majeures au Metropolitan Museum de New York, au Musée Fabre de Montpellier, ou au Musée des beaux-arts de Montréal. « Environ 80 % de mon chiffre d’affaires est réalisé avec les musées, les grands décorateurs et col- lectionneurs », explique celui qui exerce sans pas-de-porte. « J’ai un bureau à Paris, qui est une excellente place pour acheter et restaurer des œuvres, et un autre à Londres où le pouvoir d’achat est plus élevé pour les revendre. Soit j’amène directement le meuble ou l’objet chez le client poten- tiel, soit je le vends à la Tefaf car c’est le lieu idéal pour faire comprendre notre métier de découvreur d’objets », précise-t-il. La concurrence des maisons de vente Pour ce passionné, la Tefaf est aussi le moment de l’année pendant lequel les antiquaires « laminent les maisons de vente aux enchères ». Des concurrents puissants, rudes et réactifs à ses yeux, qui généreront probablement une concentration du marché, même si la nouvelle génération d’antiquaires a compris l’intérêt de jouer collectif dans des foires à la marque aussi forte que celle de Maastricht. « Ici, on peut démontrer que l’on ne se contente pas de passer les plats comme le font les maisons de vente, ou de proposer des produits quasi manufacturés comme les galeristes de type Gago- sian, mais que nos connaissances sont très pointues », insiste-t-il. Pour autant, si le haut de gamme séduit dans les foires de prestige et le bas de gamme dans les brocantes, le segment intermédiaire est touché de plein fouet par les ventes au marteau. »